En revanche, les personnalités les plus affirmées dans le classisisme répugnent naturellement à cette fade imitation et cherchent à se démarquer, à s'affranchir des maîtres. On les connaît, on utilise leurs oeuvres comme références, mais on veut autre chose, en raffinant, en compliquant les programmes, en chargeant les symboles, en mêlant styles et formules. L'artiste est apprécié selon l'habileté de ce savoir‑faire, selon sa « manière ». Ce qui mène à un éclectisme certain, à un manque fréquent de spontanéité. Cette tendance apparaît d'abord à Florence, qui réagit ainsi contre la primauté romaine : Pontormo (1494‑1555) avec ses figures allongées, Bronzino (1503‑1572) avec ses couleurs froides représentent ce courant qui gagne rapidement du terrain après la mort de Raphaël. Les élèves du maître, comme Jules Romain (c. 1499‑1546), architecte (Palais du Té à Mantoue), décorateur, peintre, abandonnent l'équilibre parfait du classicisme. Partout, une inquiétude se fait jour, qu'exprime parfaitement l'évolution de Michel‑Ange après 1540, jusqu'à sa mort en 1564. Comme architecte, tout en respectant le vocabulaire classique de la colonne, du pilier, de l'arc, il assemble différemment ces éléments, cultivant l'opposition des pleins et des vides, de l'ombre et de la lumière |