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Rome la capitale artistique du monde occidental pour trente ans.

De Florence à la primauté romaine. Léonard quitte définitivement Florence en 1507; Botticelli y meurt en 1510. Michel‑Ange est appelé à Rome par Jules II en 1505 et Raphaël y arrive en 1508. Sansovino et Bramante y étaient déjà installés. Prodigieux rassemblement !!!

Si l'opposition traditionnelle de l'art de Raphaël et de celui de Michel‑Ange ne rend pas compte de toutes les richesses de la période, leurs deux vies, leurs deux oeuvres donnent une image fidèle de l'effort et des réussites du classicisme romain.

Michel‑Ange Buonarroti (1475‑1564) se forme à Florence chez Ghirlandajo et Bertoldo, contemple les antiques rassemblés par les Médicis, médite les platoniciens, tout en restant d'une profonde religiosité.

 Il est connu d'abord comme sculpteur. L'Amour endormi fut vendu comme une statue antique, le Bacchus ivre respire la joie païenne, la Pieta de Saint‑Pierre (1501) pose sur les genoux d'une Vierge restée étonnamment jeune, le corps harmonieux, apollinien d'un Christ qui échappe à la douleur.  ( pour moi c'est une ses oeuvres que j'aime le mieux  )Pour la ville de Florence, il dresse, en 1504, le monumental David, qui fait du jeune berger de l'Écriture~un colosse plein de force virile contenue.

L'artiste s'essaye aussi à la peinture. La Sainte Famille Doni de 1503, exprime parfaitement l'idéal de Michel‑Ange à cette époque. La Vierge, Joseph et l'Enfant occupent le premier plan du tableau circulaire, en une composition hardie et convaincante. Les formes harmonieuses, bien délimitées enserrent des couleurs pures, claires, légères. A l'arrière‑plan, sur une sorte de palestre, des adolescents nus se reposent. La Beauté païenne et la Foi chrétienne se fondent ainsi harmonieusement. ( encore un tableau que j'adore )

En 1505, Jules II lui confie l'exécution de son futur tombeau. MichelAnge esquisse une architecture grandiose et commence à sculpter les esclaves enchaînés du soubassement. Mais il est requis de décorer le plafond de la Sixtine (1508‑1512). Au terme d'un travail solitaire, l'oeuvre est le résumé figuré de toute la pensée humaniste et la démonstration du talent de l'artiste.. II élève à Florence la sacristie nouvelle de San Lorenzo, destinée à recevoir les tombeaux de Julien et de Laurent de Médicis. Les statues des deux princes, les quatre figures du Jour, de la Nuit, de l'Aurore et du Crépuscule expriment les angoisses de l'artiste, confronté à la difficulté de signifier, dans la pierre, le monde intérieur de pensées qui l'habitaient, et les déchirements de l'homme, partagé entre les exigences de la Croix et l'amour païen de la beauté adolescente.

Il s'exprime dans Le Jugement dernier, peint de 1536 à 1541 sur la paroi d'autel de la Sixtine. Il n'y reste plus rien de l'exaltation de la beauté des corps et des visages. Dans une atmosphère d'orage, mêlant la noirceur du ciel aux rougeoiements de l'Enfer, le Christ vengeur foudroie les damnés de sa colère. Et l'on touche déjà, sur le plan des formes artistiques, au Maniérisme.

 Dans les détails d'une architecture en trompe l'oeil qui crée des arcs, des lunettes, des cadres, des frises et des corniches, toute l'histoire de l'humanité vient s'inscrire, des zones obscures où se déroulent, peintes en grisaille, des scènes d'avant la Rédemption jusqu'aux neufs grands moments de la Genèse, de la Création au Déluge. On passe des unes aux autres par les différentes étapes de l'accession de l'homme à la Vérité éternelle : six prophètes et six Sybilles, accompagnés de leurs « génies », alternent, figurant la double Annonciation, païenne et biblique.

Au dessus, des adolescents nus, assis sur la corniche, qui expriment les sentiments de l'âme et représentent la Beauté idéale, sont les introducteurs aux mystères divins. Au‑delà de la Parole prophétique, c'est la contemplation du Beau qui est le moyen de connaissance de l'Être. Quant aux grandes scènes, elles peuvent se lire de l'autel vers la porte, de la Création à la promesse de rédemption après le Déluge, ou bien de cette Promesse jusqu'à la noble figure du Créateur dominant le chaos primitif, située au‑dessus de l'autel

( Bartholomé Bernassar Jean Jacquart Le XVIe ARMAND COLIN Bibliothèque municipale Arcachon ) - d'autres textes de ces auteurs vous expliqueront mieux cette période si féc