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Au XVe siècle, le besoin d'écrit devient considérable en Occident. Tout concourt à cette soif, à ce désir de posséder des livres. Les exigences de la foi poussent à répandre la connaissance des livres saints, de l'Ancien et du Nouveau Testament, des sommes théologiques et des préceptes d'une juste vie chrétienne. Les marchands ont besoin de livres techniques, d'itinéraires de voyages. L'aristocratie guerrière se délecte de chansons de geste et de romans courtois. Et tous, clercs, marchands et nobles, sont de plus en plus fascinés par les auteurs grecs et latins, dont la connaissance permet d'appartenir à une élite. Lire, écrire, posséder une bibliothèque, sont les signes du savoir, et surtout du pouvoir sur la masse fruste du peuple analphabète. Certes, de nouveaux procédés de copie ont permis de multiplier les ouvrages, désormais réalisés avec des feuilles de papier produites en grande quantité et à moindre coût que le parchemin. Inventée en Chine dès le XVe siècle de notre ère, la fabrication du papier sur une vaste échelle ne commence en Occident qu'un millénaire plus tard. Des moulins à eau, actionnant les marteaux qui broient chiffons de lin et de chanvre nécessaires à sa fabrication, se multiplient. D'usage devenu courant, le papier est ainsi utilisé pour tout ce qui touche à la « xylographie », qui permet d'imprimer textes et dessins, précédemment gravés sur une plaque de bois enduite d'encre grasse. Mais le bois s'use vite, et on cherche de nouvelles techniques dans les ateliers des riches cités d'Italie, d'Allemagne, des Flandres, des vallées du Rhône et du Rhin. L'invention décisive vient de Nuremberg où, en 1434, le copiste Peter Schoeffer, associé à Johannes Gensfleisch (surnommé Gutenberg), met au point des caractères mobiles susceptibles d'être réutilisés plusieurs fois. Bientôt, le métal remplace le bois, et l'on trouve la recette d'une encre spéciale tout en inventant une presse inspirée des pressoirs des vignerons de la vallée du Rhin. En 1457, de l'atelier désormais installé à Mayence, sort le premier livre imprimé, le Psautier de Mayence, alors que Gutenberg, brouillé avec ses associés, a perdu la maîtrise de son invention. Il réussit, par la suite, à récupérer ses droits, et dès 1465, son atelier multiplie les ouvrages imprimés. La nouvelle technique se répand avec une rapidité foudroyante. Des imprimeries fonctionnent à Paris, Florence, Naples dès 1470, ainsi qu'en Espagne, aux Pays‑Bas et à Cracovie. En 1480, on en compte déjà une centaine à travers toute l'Europe.
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