Le programme décoratif de la chapelle Sixtine vise à glorifier l’Eglise instituée par le Christ. Il comporte deux cycles parallèles : l’un sur la vie de Jésus et l’autre sur celle de Moïse considéré comme le précurseur du Christ. La paroi du fond abrite l’Assomption de la Vierge au centre, à gauche la Naissance et découverte de Moïse et la Nativité à droite. Ces trois fresques, peintes par Pérugin, ont été détruites pour laisser la place au Jugement dernier de Michel-Ange. La paroi Sud de la chapelle est consacrée aux épisodes de la vie de Moïse :
Aux six scènes de l’Ancien Testament correspondent celles du Nouveau Testament sur la paroi Nord :
La voûte, accueillant aujourd’hui les fresques de Michel-Ange, était peinte d’un ciel étoilé réalisé par Pier Matteo d’Amelia. Quelle datation pour les dernières peintures de la Sixtine ? Ornant le mur d’entrée de la chapelle Sixtine, La Résurrection du Christ de Hendrik Van den Broeck (vers 1519-1605) et La Dispute autour du corps de Moïse de Matteo da Leccia (1545/1550 – vers 1616) sont les dernières fresques réalisées dans la chapelle Sixtine. Elles furent exécutées pour remplacer celles d’origine que Domenico Ghirlandaio et Luca Signorelli avaient consacrées aux mêmes thèmes qui furent détruites en 1522 lorsque l’architrave en marbre de la porte s’effondra tandis que le pape Adrien VI faisait son entrée dans la chapelle. A l’origine, le soin de les repeindre aurait été confié à Michel-Ange. En 1541, lorsque Michel-Ange acheva Le Jugement dernier au-dessus de l’autel, le mur d’entrée demeurait endommagé. L’artiste ne poursuivit pas son travail sur ce pan de mur, car Paul III Farnèse le chargea de décorer les parois de la toute nouvelle chapelle Pauline. L’attribution de La Résurrection du Christ à Hendrick Van den Broeck s’appuie sur le monogramme avec lequel le Flamand a signé le sarcophage du Christ, et sur les informations fournies par Giovanni Baglione dans ses Vies des peintres, sculpteurs, et architectes publiées en 1642. Couramment fixée au pontificat de Grégoire XIII Buoncompagni (1572-1585), la datation de ces fresques fait encore débat aujourd’hui. La présence des armoiries du pape Pie IV (1559-1565) peintes dans le ciel de l’entrée ne pourrait-elle pas faire songer à une exécution plus ancienne, près de quatre décennies après le tragique accident ? Il semble que la communauté scientifique se rallie de plus en plus à cette hypothèse, qui a le mérite de mieux expliquer le maniérisme de ces compositions, sans que le débat soit totalement clos. L’ouvrage s’achève par la publication d’annexes (les documents d’archives du chantier) et par une bibliographie des principaux ouvrages sur la Sixtine. Deux cents pages de beauté et d’érudition pour une histoire de l’art exigeante et généreuse. Christophe
Castandet Les éléments sont tirés exclusivement de l’introduction d’Arnold Nesselrath., p. 11 à 37.
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quelques images en détails de cette chapelle et de son plafond |
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